Qu’est-ce qui fait que nous nous sentons bien en communauté et, de manière plus large, entre frères ?
Les gens sont passionnants. Les rencontres créent littéralement l’enthousiasme caché (« Dieu en lui »). Cela encourage, fait du bien. Mais au fond, qu’est-ce que la paroisse ? Qu’est-ce que notre communauté ? Nous pensons qu’elle ne se limite pas aux pratiquants seuls. Que le mot « catholique », universel, n’est pas un vain mot.
Ce qui fait du bien, ce sont les PROJETS vécus et construits ENSEMBLE, par une invitation élargie. Ces belles rencontres ont une dimension quasi familiale et universelle : TOUT LE MONDE y trouve une place, une manière de participer. Chacun avec ce qu’il est. De véritables échanges sont ainsi vécus et on quitte les sempiternelles habitudes des rôles dévolus (celui qui fait cela, habituellement…). Après, on garde des liens.
L’enjeu, ce sont les ÉCHANGES et l’ACCOMPAGNEMENT.
L’échange peut être VERBAL mais peut prendre maintes autres expériences sensibles :
Par exemple :
- Lorsque nous célébrons une eucharistie avec un groupe et un pasteur avec lesquels nous avons vécu et partagé des moments forts (lors d’une retraite ou d’un pèlerinage…), la communion a une tout autre saveur et profondeur, une amplitude spirituelle extraordinaire… Pourtant, la forme ne varie pas beaucoup ; les participants se donnent et se reçoivent, communient, autrement.
- Lorsque l’on entre dans un lieu de prière, surtout s’il est éclairé par de nombreuses bougies allumées par des « passants », nous ressentons une présence et une commune-union sensibles et particulières, où que nous soyons.
- La Communion des saints, la Communion des gens qui ont souffert… une compréhension, une empathie singulières expérimentées.
Dans les exemples cités, nous sommes dans le non-verbal… mais c’est aussi une forme de langage qui parle beaucoup et qui appartient au domaine de l’échange.
En ce qui concerne les MANQUES et la SOUFFRANCE qui nous affectent dans nos relations, nous avons relevé qu’ils touchent comme de bien évident la communication dans ce qu’elle a de limites. Mais nous-mêmes, quels sont les RETOURS que nous envoyons aux prêtres/diacres et aux autres membres de la communauté? Que communiquons-nous de nous-mêmes ?
Ne sommes-nous pas dans une attitude plus ou moins inconsciente de ne surtout pas rencontrer l’autre « pour du vrai », l’autre… source de crainte et d’ennuis ? Ne sommes-nous pas davantage dans l’ATTENTE de sa part d’un geste, d’une parole ? Nos peurs cherchent à être rassurées par une (fausse) sécurité et nous peinons à accepter de ne la trouver qu’en Celui qui est notre Roc, le Seigneur. Lui nous appelle instamment à PARTAGER UN CHEMIN avec les gens de notre communauté. Et accepter que ce chemin n’est pas facile.
Mais… Où sont les lieux d’échange aujourd’hui ? Comment les renouveler ? Quand ? Avec qui ?
Comment renouer la relation où il y a distance, voire fracture ?
Parfois, le prêtre a l’impression de « servir quelque chose » et de n’en avoir pas de retour. D’où, frustration. De son côté, le récepteur peut entendre un discours qui ne fait pas écho chez lui ou dont il se demande ce qu’il doit en faire. Frustration aussi. (D’autant plus maintenant que la situation du Covid nous fait recevoir abruptement quantité d’informations spirituelles et ce, dans un contexte de relations virtuelles, inhabituelles).
L’ACCOMPAGNEMENT, la mise en relation(s) a ici aussi toute son importance car le contenu du message ne suffit pas pour que la Parole porte du fruit.
Pour rejoindre celui qui doute, qui se pose des questions et chemine laborieusement, un langage du cœur, des exemples personnels, la rencontre des questionnements, touchent davantage celui qui les entend et font sens pour lui.
C’est notre affaire à tous et à chacun d’entre nous. En tant que baptisé, nous sommes appelés à « aller à la rencontre », à sortir. Il nous faut trouver un équilibre entre « l’être » qui doit se convertir, et le « faire » qui doit agir comme le Christ.
Aller AUSSI vers nos pasteurs et nos responsables ; accueillir comme un cadeau ce qu’ils sont et ce qu’ils peuvent nous donner.
Dans nos équipes ou nos services d’église, oser s’approcher et appeler des personnes hors de nos cercles de chrétiens habituels.
En fin de compte, que l’on soit jeune, âgé, doyen, diacre ou laïque… nous sommes heureux et rassérénés lorsque quelqu’un porte de l’intérêt sur nous, pas seulement en rapport avec notre fonction et ce que l’on peut lui apporter mais pour nous-mêmes, et lorsque nous sentons que cela lui apporte de la joie.
Jésus a bien essayé de nous le faire comprendre lorsqu’il a dit : « Faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils fassent pour vous » (cf. Mt 7,12). Tout un projet de Vie, en somme !
Le groupe de la rencontre sur Zoom Atrium.com -2