Exposés du père Dominique Barnérias

Topo 1 : Aux sources de la mission des équipes pastorales

La source évangélique

Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera (Jean 15, 12-16).

Des hommes et des femmes prennent des responsabilités au nom de l’Évangile. Ils sont habités par le désir de rendre l’évangile désirable : ils ne veulent pas seulement vivre selon l’Évangile, ils sont habités par la passion de l’Évangile au point de souhaiter la voir partagée. Ils se proposent pour devenir apôtres envoyés, à la manière des apôtres, pour tenir la place du Christ Jésus. Le passage de disciple à apôtre constitue vraiment un changement d’identité dans la vie de quelqu’un (Christoph Théobald, Originalité de Vatican II, Croire aujourd’hui, Edition spéciale, février 2000, p. 18).

La source baptismale

Le Dieu tout-puissant, Père de Jésus, le Christ, notre Seigneur, vous a fait renaître de l’eau et de l’Esprit Saint, et vous a donné le pardon de tous vos péchés. Vous faites partie de son peuple. Il vous marque de l’huile du salut, afin que vous demeuriez membre du Christ prêtre, prophète et roi pour la vie éternelle (Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, n°225).

Sous le nom de laïcs, on entend ici l’ensemble des chrétiens qui ne sont pas membres de l’Ordre sacré et de l’état religieux sanctionné dans l’Église, c’est-à-dire les chrétiens qui, étant incorporés au Christ par le baptême, intégrés au peuple de Dieu, faits participants à leur manière de la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ, exercent pour leur part, dans l’Église et dans le monde, la mission qui est celle de tout le peuple chrétien (Lumen Gentium, 31)

La source des charismes

Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien. À celui-ci est donnée, par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l’unique Esprit, des dons de guérison ; à un autre est donné d’opérer des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre de discerner les inspirations ; à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l’autre, de les interpréter. Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. […]
Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ; ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d’assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses. Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner ; tout le monde n’a pas à faire des miracles, à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter (1 Co 12, 4-11 ; 27-30).

Les charismes des laïcs sont divers, liés aux différences d’appartenance sociale, de formation, de culture, de talents, de sensibilités proprement spirituelles, de vie communautaire, etc. Ils se déploient au service de la construction du monde, aussi bien dans le domaine de l’art, de la science, de la technique que dans l’aménagement d’une terre habitable où chaque être humain puisse trouver une place et vivre dans la dignité et la paix. Ils se déploient également au service de l’édification de la communauté chrétienne, pour son animation comme pour sa mission d’évangélisation. Il n’est de charge ecclésiale que dans la rencontre des charismes d’une personne et des besoins de la mission (Jean Rigal, Le mystère de l’Église, Cerf, 1992, p. 230).

L’Esprit est le dispensateur des dons divers qui enrichissent la vie de la communauté. Afin de les rendre plus effectifs, la communauté reconnaît certains de ces dons publiquement (… ) Le ministère ordonné qui est lui-même un charisme, ne doit pas devenir un empêchement à la variété des charismes. Au contraire, il devra aider la communauté à découvrir les dons répandus sur elle par le Saint-Esprit et il aura à équiper les membres du Corps pour servir dans une variété de formes (Foi et constitution, Baptême, Eucharistie, Ministère, n°32).

La source pastorale

Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » […] Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. […] Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis (Jean, X, 2-5 ; 9-10 ; 14-15).

La pastorale est une responsabilité, donc une tâche effective, suivie et stable, donc un véritable travail au contact des personnes concrètes. C’est une pratique. Et c’est une pratique un peu durable. En outre, la pastorale est une responsabilité exercée dans la foi, donc au nom de Dieu. C’est n’est pas seulement une utilité ou une commodité sociologique, c’est à travers cela un signe de Dieu : la pastorale a une fonction pratique (elle fait quelque chose) et elle est aussi signe d’évangile (elle veut dire quelque chose, elle a au sens large une portée sacramentelle). Cela ne l’empêche pas d’être œuvre humaine, donc humainement évaluable et éventuellement criticable. […] La fonction pastorale suppose une vue d’ensemble et a donc un objectif de synthèse et de rassemblement. Il y a là un service utile au peuple et une responsabilité qui l’aide à être lui-même. [Elle suppose] une forme de conscience assez typée, [enfin, elle est] une tâche collective. Quiconque y prend part est donc en principe reconnu par d’autres responsables et a aux yeux des autres baptisés une crédibilité et une autorité (Pascal Thomas, Dynamiques de la pastorale, DDB, 1997, p. 66-67).

La source de l’appel

Puis, il gravit la montagne, et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui, et il en institua douze pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle avec le pouvoir d’expulser les démons (Mc 3,13-15).

Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. Ceux que, d’avance, il connaissait, il les a aussi destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d’une multitude de frères. Ceux qu’il avait destinés d’avance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a rendus justes, il leur a donné sa gloire (Rm 8, 28-30).

La source de la mission

Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus » (Jn 20, 19-23).

Quand on a été appelé pour être membre d’une équipe d’animation paroissiale, membre d’un comité de secteur ACO ou responsable d’une année de catéchisme, on a reçu une mission, on est mandaté et on engage autrement l’Église : « Ce n’est pas uniquement en son nom propre, comme individu, que le baptisé agit… ce n’est plus sous sa responsabilité personnelle exclusive qu’il engage l’Église, c’est avec la caution officielle, de manière autorisée. » Ce dernier terme signifie que la personne peut agir avec autorité parce qu’une autorité (pastorale ou ecclésiale) l’a autorisée à agir et à parler au nom de l’Église (ou d’un mouvement d’Église), en vertu d’un charisme qui lui a été reconnu par l’Église (Jean-Pierre Roche, Prêtres et laïcs, un couple à dépasser, p. 206. Cite Alphonse Borras, Petite grammaire canonique des nouveaux ministères, in NRT, n°117, 1995, p. 244).

L’Église existe pour évangéliser – Paul VI, 1975.
La notion de « nouvelle évangélisation » désigne d’abord un esprit, un courant, une dynamique, une volonté d’évangéliser le monde de ce temps, aimé de Dieu et sauvé par Jésus-Christ. Cette attitude volontariste est, en quelque sorte, l’expression d’une ardeur spirituelle, qui se nourrit de la Parole de Dieu, de la prière communautaire et du caractère chaleureux, voire enthousiaste des rencontres (Jean Rigal, La Nouvelle évangélisation, in NRT 127, 2005, p. 439).

L’évangélisation ne signifie pas seulement mission au sens habituel du terme, c’est-à-dire d’une mission ad gentes. En effet, l’évangélisation des non-croyants suppose l’auto-évangélisation des baptisés, et même dans un certain sens celle des diacres, des prêtres et des évêques eux-mêmes. L’évangélisation se fait par des témoins ; un témoin ne porte pas témoignage avec des mots seuls, mais aussi par sa vie (Document final du synode extraordinaire pour le 20ème anniversaire de Vatican II, 1985, AAS 68, p.11).


Topo 2 : Vivre sa mission dans l‘Église, les enjeux de la collaboration

L’équipe pastorale est un organe de direction qui est, avec le curé, garant de la communion ecclésiale. Elle participe, sous sa responsabilité, à l’exercice de la charge pastorale. Elle assure l’animation globale de l’unité pastorale et la coordination des communautés qui la composent (Définition de Alphonse Borras, Prêtres, diacres et laïcs au sein des équipes pastorales, conditions d’une collaboration fructueuse, in Vatican II, quel avenir ? Academic Press, Fribourg, 2016, p. 251).

En quoi l’Église est-elle un corps articulé ?

Ephésiens 4, 11-16 : 11 – Et les dons qu’il a faits, ce sont les Apôtres, et aussi les prophètes, les évangélisateurs, les pasteurs et ceux qui enseignent. 12 – De cette manière, les fidèles sont organisés pour que les tâches du ministère soient accomplies et que se construise le corps du Christ, 13 – jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude. 14 – Alors, nous ne serons plus comme des petits enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d’idées, au gré des hommes qui emploient la ruse pour nous entraîner dans l’erreur. 15 – Au contraire, en vivant dans la vérité de l’amour, nous grandirons pour nous élever en tout jusqu’à celui qui est la Tête, le Christ. 16 – Et par lui, dans l’harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux articulations qui le maintiennent, selon l’énergie qui est à la mesure de chaque membre. Ainsi le corps se construit dans l’amour.

Pour l’articulation des ministères

(Lumen Gentium 32) Même si certains, par la volonté du Christ, sont institués docteurs, dispensateurs des mystères et pasteurs pour le bien des autres, cependant, quant à la dignité et à l’activité commune à tous les fidèles dans l’édification du Corps du Christ, il règne entre tous une véritable égalité. Car la différence même que le Seigneur a mise entre les ministres sacrés et le reste du peuple de Dieu comporte en soi union, étant donné que les pasteurs et les autres fidèles se trouvent liés les uns aux autres par une communauté de rapports : aux pasteurs de l’Eglise qui suivent l’exemple du Seigneur, d’être au service les uns des autres et au service des autres fidèles ; à ceux-ci de leur côté d’apporter aux pasteurs et aux docteurs le concours empressé de leur aide. Ainsi, dans la diversité même, tous rendent témoignage de l’admirable unité qui règne dans le Corps du Christ : en effet, la diversité même des grâces, des ministères et des opérations contribue à lier les fils de Dieu en un tout. Car « tout cela c’est l’œuvre d’un seul et même Esprit » (1Co 12,11).

Une conception communicationnelle de l’autorité

Que devient alors l’art de gouverner ? Est-ce un commandement ? Ou n’est-ce pas plutôt un art de la mise en relations. Il est intéressant de noter qu’à la racine du mot gouverner on trouve le grec « kubernè » qui veut dire gouvernail et qui renvoie à l’image de la navigation marine. Il a donné « cybernétique », qui désigne les technologies de la communication. Gouverner, c’est relier, conduire vers. C’est à une compréhension symbolique ou dialogale de l’Église que correspond une telle philosophie de l’autorité. On a longtemps pensé l’enrichissement de l’Église en termes d’extension quantitative. On est conduit, à mon sens, à la penser en termes de différenciation qualitative : c’est moins du grand nombre, ou du rassemblement massif que l’on peut partir que des singularités, des richesses des groupes ou des personnes, des individus et des charismes. Dans ce schéma, l’autorité a un rôle communicationnel : faire se parler, se rencontrer, en appeler aux avis, aux intelligences diverses, compter sur les richesses internes. De cet échange et de la reconnaissance des atouts des uns et des autres peuvent surgir des initiatives, des propositions, des ajustements ou des exigences profitables à l’ensemble (Jean-Yves Baziou, À la recherche d’un art d’exercer l’autorité, in Prêtres diocésains, mars-avril 2003, 1403, p.107).

Pour une bonne collaboration

Une vraie mission consiste toujours à aller quelque part, pas seulement à devoir faire telle ou telle chose. Avant de pouvoir nous représenter ce que nous devrions faire exactement, nous avons besoin de savoir où nous allons. […] La vision d’avenir se trouve un degré d’abstraction au-dessus de ce que nous faisons, et concerne plutôt ce que nous rêvons d’être. Tout chef qui veut vraiment entraîner à sa suite ne doit pas seulement garder un lien avec ses rêves, mais en être passionné. Cette vision personnelle débute souvent par un profond mécontentement, par la conviction que les choses ne devraient pas forcément rester comme elles sont, qu’on peut faire mieux que ça. La seule façon d’être convaincu que ça pourrait être mieux, c’est de l’avoir vu (James Mallon, Manuel de survie pour les paroisses, Artège, 2016, p.264-265).
La plupart des pasteurs surestiment ce qui peut être accompli en un an et sous-estiment ce qui peut être accompli en cinq (id. p.273).

Cinq coefficients à prendre en compte dans le travail pastoral en collaboration

D’après Laurent Villemin, Les diacres, partenaires dans la mission de l’Église, Documents de l’épiscopat, 2008, n°5

  • Le coefficient sociétal
  • Le coefficient institutionnel
  • Le coefficient situationnel
  • Le coefficient ecclésiologique
  • Le coefficient personnel

Entrer dans une dynamique de projet

Il est évident qu’une paroisse ne peut pas tout faire. C’est pourquoi on peut envisager une orientation pastorale où les communautés locales se donneraient un projet prioritaire ou un domaine d’excellence (Normand Provencher, Vers une paroisse responsable et évangélisatrice, in Lumen Vitae, vol. LIX, n°1-2004, p. 68).

Comment ne pas reconnaître que la recherche, la créativité, les transformations, les adaptations, les évolutions sont constitutives d’une Eglise, à partir du moment où elle accepte d’être appelée à une « réforme permanente » (« perennem reformationem » UR, n°6) pour être plus fidèle à la mission qu’elle a reçue ? Paul VI ne déclarait-il pas : « Désormais, aggiornamento signifiera pour nous l’entrée lucide dans l’esprit du Concile et l’application fidèle des directives que le Concile a tracées avec piété et de manière si heureuse » (déclaration du 18 novembre 1965). Autant dire que l’aggiornamento représente une tâche nécessaire à la vitalité de l’Église ! (Jean Rigal, L’Église en chantier, Cerf, 1994, p. 23).

Créer, c’est rendre possible demain ce qui aujourd’hui est impossible, sans quoi ce qui est possible aujourd’hui deviendra impossible demain (Marcel Légaut, Un homme de foi et son Église, p.13).

Conclusion, extraits de La joie de l’Évangile :

13. La joie évangélisatrice brille toujours sur le fond de la mémoire reconnaissante : c’est une grâce que nous avons besoin de demander. Les Apôtres n’ont jamais oublié le moment où Jésus toucha leur cœur : « C’était environ la dixième heure » (Jn 1, 39). Avec Jésus, la mémoire nous montre une véritable « multitude de témoins » (He 12, 1).

14. Tous ont le droit de recevoir l’Évangile. Les chrétiens ont le devoir de l’annoncer sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. L’Église ne grandit pas par prosélytisme mais « par attraction ».

21. La joie de l’Évangile qui remplit la vie de la communauté des disciples est une joie missionnaire. Les soixante-dix disciples en font l’expérience, eux qui reviennent de la mission pleins de joie (cf. Lc 10, 17). Jésus la vit, lui qui exulte de joie dans l’Esprit Saint et loue le Père parce que sa révélation rejoint les pauvres et les plus petits (cf. Lc 10, 21). Les premiers qui se convertissent la ressentent, remplis d’admiration, en écoutant la prédication des Apôtres « chacun dans sa propre langue » (Ac 2, 6) à la Pentecôte. Cette joie est un signe que l’Évangile a été annoncé et donne du fruit. Mais elle a toujours la dynamique de l’exode et du don, du fait de sortir de soi, de marcher et de semer toujours de nouveau, toujours plus loin.