Le Chantier paroissial, c’est, partant de l’Église et animés de l’Esprit de l’Évangile, (ré) inventer des moyens pour rencontrer les communautés.
Qu’est-ce que cela signifie pour moi ?
Avec méthode et organisation, je me sens invité à apporter ma pierre à l’édifice d’une Église en chantier, toujours en construction (parfois même, en… reconstruction).
Le Chantier paroissial est un moyen qui permet au laïc de trouver sa place dans l’Église. Non pas comme spectateur, mais dans un rôle d’acteur libre pour s’engager à la suite de Jésus. Plus qu’un rôle, c’est une mission qui revient à tout chrétien en tant que baptisé dans le Christ.
Bien sûr, une méthode qui engage le chrétien laïc tombe à propos alors que nous vivons une raréfaction des prêtres, mais considérer le Chantier paroissial comme un plan B serait l’appréhender avec une vision réductrice.
Cette aventure est l’affaire de tous les chrétiens : prêtres et laïcs. Dans cette démarche communautaire, le prêtre est un membre comme les autres avec, en plus, une charge d’animation et de référence.
Cela participe d’un changement des mentalités. Je dois accepter de me remettre en question. Que puis-je apporter aux croyants et aux non croyants ? Comment procéder ? Plus qu’un changement, c’est une conversion.
Sur le plan personnel, que me suggère le Chantier paroissial ?
Cela suppose de travailler en équipe que chaque membre enrichit de sa différence. Cette mission m’apprend à faire preuve d’humilité (je suis un membre du corps, dirait saint Paul) et de respect.
Il m’enseigne l’attention que je dois aux autres, comme chrétien. Il me pousse à être vigilant. Il guide mes pas là où je peux être utile.
Ne pourrais-je aller vers les autres en dehors d’une démarche chrétienne ? Bien sûr que oui ! Mais alors, ma mission ne serait pas accomplie si elle n’était pas aussi le témoignage de ma vie de chrétien essayant de s’imprégner de la Joie de l’Évangile (comme aime à l’écrire le pape François).
Il faut toutefois se garder de verser dans l’angélisme. Tout n’est pas rose, loin s’en faut. Les réticences viennent parfois de certains laïcs qui sont assis sur leurs prérogatives, forts des services dont ils ont fait une propriété privée. Elles peuvent venir aussi de certains prêtres qui n’ont pas (encore) saisi l’importance de l’enjeu du Chantier paroissial. Mais c’est le droit de chacun de penser autrement. Le Chantier paroissial m’apprend aussi à être patient.
Il en faudra encore du temps pour parvenir à inventer un esprit qui convienne au plus grand nombre. Le mot « chantier » est bien choisi. Il fait penser à quelque chose qui n’est jamais terminé. Là n’est cependant pas l’essentiel. Pour moi, le plus important, c’est d’être en chemin. Avec moi-même, mais aussi avec les autres et avec le Christ. N’est-ce pas ce chemin qui conduit à la Vérité, puis à la Vie ?
Roger Kaiser