Unité pastorale et créativité missionnaire

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« J’invite chacun à être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices de leurs propres communautés. » Dès l’entame de son pontificat, il y a dix ans, le Pape François a invité les chrétiens à déployer toute leur créativité pour assurer de façon nouvelle la mission.

Observer le monde, écouter nos contemporains, discerner les nouveaux défis…voilà des étapes indispensables avant d’envisager une action pastorale ajustée. Il est clair qu’aujourd’hui, si nous voulons que nos communautés soient signes au cœur du monde, il nous faut déployer toute notre créativité pour penser la pastorale de façon renouvelée.

Les équipes pastorales, avec l’appui du Conseil, sont invitées à répondre à cet appel. Comment ? Avant la fondation ou un renouvellement d’équipe déjà, chaque unité pastorale discernera, sur base de l’enquête sociologique et pastorale, les atouts et défis et déterminera quelques orientations pastorales prioritaires pour les trois ans à venir. Ces orientations seront alors déclinées en moyens d’action concrets.

Par exemple, choisir des initiatives au niveau de la Parole de Dieu, proposer des « Dimanche autrement » à tout ou partie de la communauté, renouveler les messes de familles, porter attention à des catégories de personnes plus lointaines (chorale avec des réfugiés d’un centre Fedasil, journées récréatives des équipes de caté avec les enfants d’une maison d’accueil, …), organiser une après-midi onction des malades – goûter pour les plus âgés et les personnes avec un handicap, susciter des collaborations avec des jeunes pour utiliser au mieux les réseaux sociaux, ouvrir nos églises avec des curieux du patrimoine et des soucieux d’humanité, soigner la communication sous toutes ses formes, organiser des permanences d’unité pastorale…

Savez-vous que François d’Assise a mis en place la 1ère crèche vivante le 25 décembre 1223 ?  Il a voulu que les chrétiens redécouvrent l’humilité de la crèche de Bethléem. Ne pourrait-on pas, en unité pastorale, fêter ce 800eme anniversaire de manière originale ?

Si vous partagiez vos initiatives, elles pourraient en inspirer d’autres ! Envoyez-nous un article décrivant vos réalisations, nous le publierons sur le site du Chantier.

« Laissez-vous conduire par l’Esprit-Saint. Avec lui, dans la confiance et l’audace, risquez l’ouverture à l’inattendu de Dieu, inventez de nouveaux chemins pour rejoindre les hommes et les femmes de notre temps, les plus petits surtout, et partager avec eux l’espérance de l’Evangile. »[1] 


[1] Conclusion de la lettre de mission adressée à l’équipe pastorale par l’évêque lors de la fondation 

PROXIMITÉ et CORESPONSABILITÉ

2ème intervention de Arnaud Join Lambert lors de la Journée Diocésaine du 25 mars dernier


L’appel à la participation active de tous les baptisés est la notion la plus présente au Concile Vatican II. Cette conviction profonde de l’époque ne reposait pas sur le manque de prêtres, elle a donné naissance au diaconat permanent, aux ministères institués et à l’envoi en mission de laïcs.

L’Église locale est, pour le Pape François, ‘l’Église incarnée en un espace déterminé, dotée de tous les moyens de salut donnés par le Christ, mais avec un visage local[1]. Ceci exige doncun discernement local !

Chaque diocèse est invité dans un processus synodal d’écoute de l’Esprit et des autres à réfléchir à de nouvelles façons de faire Église. A. Join-Lambert a présenté 3 expériences de renouvellement de la gouvernance : la répartition des missions entre les membres de l’Équipe Pastorale (Lille 2015), l’évolution du Conseil Pastoral en Conseil de la Mission (Pontoise 2018) et le décloisonnement du territorial dans les Espaces Missionnaires (Reims 2019).

Quelle est la place des ministres aujourd’hui ? Il faut sortir du schéma binaire prêtre (ou prêtre et laïcs en mission) – laïcs pour créer une interaction de tous sur un lieu, chacun en relation avec tous les autres.  

4 questions sont à travailler pour améliorer la coresponsabilité synodale.

  • Synodalité et culture démocratique, ou la place du discernement : Toute procédure de réflexion devra favoriser l’écoute de l’autre et l’écoute de Dieu. La dimension symbolique (Bible, bougie…) devrait être présente dans toutes nos rencontres.
  • Passage du consultatif au délibératif : s’il y a consultation, nécessairement ça devrait avoir des conséquences sur la décision finale.
  • Passage du JE au NOUS : Le sujet de la foi n’est pas JE, la liturgie s’exprime en NOUS. De même, l’expression ‘disciple-missionnaire’ au singulier concerne l’Église seule, mais nous sommes invités à être ensemble disciples-missionnaires, avec une dignité commune et une activité commune.
  • Consensus ≠ dissensus : Quand on n’est pas d’accord, seule une vraie conversion synodale, une maturité ecclésiale nous permettront de sortir du repli sur soi.

Osons donc ! Relevons ensemble le défi de la communauté humaine et spirituelle, renouvelons nos communautés par une conversion missionnaire et une gouvernance synodale renouvelée, discernons localement les appels de l’Esprit !


[1] Pape François, Evangelii Gaudium n°30