Missionnaires de proximité

Pour Agnès Desmazières, invitée de la prochaine Journée Diocésaine du Chantier Paroissial le 25 mars prochain à Beauraing, ‘la vocation des laïcs est marquée par la note de la proximité’[1]. La communauté paroissiale tout entière, prêtres et laïcs, est un lieu privilégié où l’on expérimente le fait d’être ‘au milieu du peuple’.

Si chaque baptisé est appelé à vivre la proximité de Dieu avec son peuple, le laïc vit cet appel de façon spéciale puisqu’il est appelé à être là où il vit, au cœur du monde. « Les images évangéliques du sel, de la lumière et du levain, bien qu’elles s’adressent indistinctement à tous les disciples de Jésus, s’appliquent de façon toute spéciale aux fidèles laïcs. Ce sont des images merveilleusement significatives, parce qu’elles traduisent non seulement l’insertion profonde et la participation totale des fidèles laïcs sur la terre, dans le monde, dans la communauté humaine, mais surtout la nouveauté et l’originalité d’une insertion et d’une participation destinées à la diffusion de l’Evangile qui sauve. »[2]

Annoncer la Bonne Nouvelle n’est pas une option réservée aux missionnaires, religieux et prêtres : chaque baptisé a la responsabilité de prendre soin de son voisin le plus proche, comme le souligne la parabole du Bon Samaritain (Lc 10, 29-37). Se faire proche, c’est s’intéresser à l’autre, chercher à le connaître, l’écouter avant de parler, accepter de recevoir de l’autre quel qu’il soit…

Le pape François parle avec force de la sainteté ordinaire, celle qui concerne les saints « de la porte d’à côté »[3]. Chaque chrétien est d’autant plus responsable de ses proches en humanité qu’ils lui sont donnés comme sœurs et frères en Jésus. Et cela ne concerne donc pas seulement les membres de sa famille, de sa « tribu », de ses amis… mais aussi ses voisins, collègues, membres de la communauté paroissiale, …  Ceux avec qui on partage un bout d’existence. Vivre de manière engagée et plénière sa vocation de disciple-missionnaire, c’est avoir souci d’ajuster toute sa vie à la suite du Christ. Pas seulement dans les engagements ecclésiaux, mais aussi dans sa vie familiale, dans ses engagements sociaux, professionnels ou culturels.   Et la paroisse dans tout cela ? Elle est le lieu où l’Église se fait proche. Nous y côtoyons des personnes que nous n’avons pas choisies, que nous n’aurions peut-être pas fréquentées en d’autres circonstances. C’est le premier lieu de la rencontre, appelée à devenir toujours davantage un lieu de vie fraternelle, un espace où nous pouvons expérimenter et construire une véritable culture de la rencontre.


[1] Agnès Desmazières, L’heure des laïcs – Proximité et coresponsabilité, pp. 147 ss

[2] Jean-Paul II, Christifideles Laici n°15

[3] Pape François, Gaudete et exsultate n°7

« Mission et proximité », l’actualité du Chantier Paroissial en 2023

La nouvelle année est désormais bien engagée… C’est le moment de faire le point sur le travail de l’équipe du Chantier. Pour rappel, ‘Mission et proximité’ tel sera le thème travaillé durant les mois à venir et, singulièrement, lors de la journée diocésaine du 25 mars prochain.

Dans l’Eglise universelle, le Synode sur la synodalité bat son plein. Dans le diocèse, de nombreux groupes synodaux ont vu le jour. Quelle chance s’ils continuent à se réunir, à prier et réfléchir ensemble ! Il s’agit là d’une véritable expérience ecclésiale puisque des laïcs se sentent davantage impliqués dans la vie de l’Église. Encourager des petits groupes synodaux, soutenir des initiatives locales autour de la participation, de la communion et de la mission, n’est-ce pas là une responsabilité essentielle des pasteurs ? 

Heureusement, la dimension synodale se vit déjà en bien des lieux et dans divers domaines, notamment partout où des chrétiens se rassemblent et vivent une féconde coresponsabilité au service de la mission. Pensons particulièrement aux unités pastorales fondées depuis septembre : l’UP Sillon de Sambre Saint-Dominique, l’UP Sainte-Cécile d’Houffalize, l’UP Marie Magnificat au cœur du Condroz, l’UP Vignes et Forêts de Rouvroy-Meix, l‘UP de La Bruyère et bientôt celles de Florennes, Léglise, Athus-Aubange, Bouillon…. Mais aussi des équipes pastorales ont été ou vont être renouvelées bientôt : l’UP d’Anhée, l’UP sur les pas de saint Hubert, l’UP entre Ardenne et Gaume, l’UP les sources de l’Eau d’Heure, l’UP Paliseul Saint-Joseph, l’UP Semois Saint-Remacle… 

En outre, dans notre diocèse, une nouvelle façon de vivre en Église a vu le jour en septembre dernier : l’Espace Missionnaire Couvin – Viroinval. Il couvre l’ancien doyenné de Couvin. Pour la première fois, une équipe de quatre prêtres a été nommée au service d’un vaste espace, appelée à collaborer étroitement avec les diacres et les équipes existantes ou à créer. Aucun d’eux n’est curé de telle et telle paroisse, mais ils sont responsables collégialement de toute la vie pastorale des 27 clochers de Couvin et de Viroinval.

Outre l’accompagnement sur le terrain, l’équipe diocésaine propose des rassemblements d’acteurs pastoraux. Ainsi, le 7 février, les prêtres, assistants et animateurs pastoraux ayant reçu une nouvelle nomination en 2022 se retrouveront à Ave-et-Auffe pour partager leurs expériences et leurs questions ; le 25 mars, la journée diocésaine rassemblera les forces vives de notre diocèse à Beauraing autour d’Agnès Desmazières, historienne et théologienne française. Elle nous entretiendra du thème d’année ‘Mission et proximité’. N’hésitez pas à vous inscrire ! Chacun pourra y découvrir les nouvelles publications de notre équipe : ‘Une Église en chemin’ et ‘La gestion financière des paroisses et unités pastorales’.

Vraiment, comme l’affirme le pape, “le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire”.